La NSA reçoit de nouvelles attributions de l'administration Obama et poursuit son extension avec l'ouverture d'un nouveau centre.
La NSA a fini par obtenir les clés du nouveau Cyber Command, désormais rattaché au STRATCOM, après de longs tâtonnements qui ont déterminé quelle forme prendra l'agence américaine de défense cybernétique. Le Cyber Command (AFCYBER) était depuis 2007 un commandement provisoire au sein de l'US Air Force, uniquement dédié à la cyber-guerre. En octobre 2008, AFCYBER devient une composante du commandement spatial de l'Air Force (AFSPC), réduisant du même coup son autonomie et ses moyens propres. En juin 2009, le ministre américain de la défense, Robert Gates, a ordonné à son département de définir les contours d'un nouveau Cyber Command, capable de regrouper les compétences des différentes agences et unités compétentes, tout en délimitant les rôles de chacun.
Gates a finalement avalisé un nouveau projet, sous la forme d'un sous-commandement rattaché au STRATCOM, qui aura son quartier général sur la base Fort Meade, qui accueille déjà le siège de la NSA. Il aurait également recommandé l'actuel directeur de la NSA, le général Keith B. Alexander, pour prendre la tête du nouveau Cyber Command, tout en conservant ses actuelles attributions. Cette structure semble tirée de la proposition formulée en mai par le général Kevin Chilton et qui recommandait un Joint Command regroupant le JTF-GNO (Joint Task Force Global Network Operations) et le JFCC-NW (Joint Functional Component Commander Network Warfare). L'actuel directeur de la NSA étant déjà le commandant du JFCC-NW, cette approche permet de donner les manettes du Cyber Command à la NSA, l'agence la plus expérimentée et la mieux équipée pour ce type d'opérations, tout en l'intégrant au STRATCOM qui sert de lien avec l'AFSPC et la 24th Air Force qui récupèrera les éléments du défunt AFCYBER.
L'agence américaine chargée des interceptions COMINT et de la cryptologie, a également reçu la tâche de surveiller tous les échanges sur les réseaux du secteur privé, en provenance et à destination des réseaux informatiques du gouvernement américain. Cette mission lui est confiée dans le but de protéger les systèmes informatiques gouvernementaux d'éventuelles attaques. Concrètement, toutes les données en provenance ou à destination des administrations fédérales transiteront à travers des serveurs d'analyse de la NSA, afin d'identifier d'éventuelle attaques et les bloquer. Cette surveillance se fera avec le concours des compagnies téléphoniques et des FAI, dans le cadre d'un programme baptisé Einstein 3, développé sous l'administration Bush.
Ces opérations de surveillance, qui seront menées avec les moyens techniques et humains de la NSA, seront dirigées par le DHS, qui assure que le programme est sous son contrôle. Quelques mois plus tôt, des voix se sont élevées au sein du NCSC (National Cyber Security Center), un service intégré au DHS, pour dénoncer l'omniprésence de la NSA dans la cybersécurité américaine. Les réticences à l'égard de la NSA persisteraient toujours au DHS, qui s'inquiète désormais des questions d'éthique et de vie privée.
Ces inquiétudes sont renforcées par les révélations sur les interceptions non-autorisées auxquelles s'est livrée l'agence. Ce programme de surveillance devrait toutefois se concentrer sur les caractéristiques techniques des messages (métadonnées), sur les signatures des différentes attaques et non sur le contenu des fichiers échangés.
Afin de soutenir ses opérations et de remplir ses nouvelles attributions, la NSA devrait construire en Utah un nouveau data center de plus de neuf hectares, qui permettra à l'agence d'accueillir ses nombreux serveurs informatiques et ses superculateurs, particulièrement gourmands en énergie. Ce bâtiment sera implanté sur la base de la garde nationale de Camp Williams, sa construction devrait coûter 1.9 milliards de dollars aux contribuables américains et sa consommation électrique est estimée à 65MW. L'alimentation en électricité, plus encore que la taille des locaux, est un facteur qui limite la capacité des data centers de la NSA, à accueillir de nouveaux matériels. Le QG de Fort Meade ayant atteint un niveau de consommation électrique maximum, la NSA avait déjà implanté un second data center à San Antonio et ce nouveau projet devrait lui permettre de mener ses opérations confortablement, pour quelques années.
Bonjour,
RépondreSupprimerVous confirmez et dans le détail et avec clarté l'hypothèse émise dans mon billet (un peu trop rapide)du 24 juin dernier :
http://pourconvaincre.blogspot.com/2009/06/un-commandement-americain-pour-le.html
Cordialement
SD