25/06/2009

Le renseignement intérieur US sous le feu des parlementaires

L'expansion des opérations de renseignement intérieur, souhaitée par plusieurs agences, se trouve réfrénée par l'administration Obama et les parlementaires américains.

Le programme de surveillance satellitaire lancé par le DHS (Department of Homeland Security), visant à faire bénéficier les agences fédérales et locales d'imagerie satellite du territoire américain serait sur le point d'être abandonné. Le National Applications Office (NAO), est un programme lancé en 2006 sous l'administration Bush et qui avait pour but de faire bénéficier les forces de sécurité de données satellite domestiques, afin notamment de localiser des failles de sécurité et de lutter contre le terrorisme.

Ce programme avait suscité des 2007 l'opposition de parlementaires, le congrès allant jusqu'à émettre une injonction ordonnant au NAO d'interrompre ses activités. Après la signature d'une charte en 2008, le GAO (Government Accountability Office) avait rendu un avis recommandant un encadrement strict du NAO en matière de protection des libertés et de la vie privée.

L'arrivée de Janet Napolitano, nommée par Obama à la tête du DHS, a fini d'enterrer le programme, sans trop de surprise et conformément à l'avis généralement exprimé au sein du camp démocrate. Madame Napolitano a récemment fait savoir, qu'après s'être entretenue avec les fonctionnaires du Homeland Security le programme NAO ne lui semble plus prioritaire, un représentant du département assurant que le programme est désormais en voie d'abandon.

La surveillance des citoyens américains, un sujet très sensible aux Etats-Unis, pose également problème à la NSA qui se voit réprimandée pour sa surveillance abusive des télécommunications. Plusieurs comités du congrès ont procédés à des auditions et des enquêtes afin d'examiner les dérives de l'agence. Ces auditions ont notamment permis de confirmer que des e-mails provenant de citoyens américains ou leur étant destinés ont été interceptés et enregistrés, ce qui n'est pas normalement autorisé.

Au-delà de simples erreurs inhérentes au procédé d'interception, les parlementaires ont révélé que c'est un système organisé qui est mis en oeuvre par les agents pour collecter des messages censés être privés. La NSA procéderait notamment à des "surcollectes", en dépassant allègrement le nombres d'interceptions autorisées par des juges, qu'ils s'agissent d'e-mails ou de communications téléphoniques. Les agents exploiteraient également une base de données secrète, nom de code Pinwale, contenant des communications de citoyens américains. Pinwale permet notamment de consulter de grands volumes d'e-mails, reçus ou émis par des citoyens américains et archivés par la NSA, notamment lors d'erreurs d'interceptions.

Ces révélations obtenues par le congrès, feraient suite à plusieurs années de disputes en interne, au sein du renseignement et de l'appareil judiciaire américain, concernant la surcollecte de renseignement, les abus en matière d'interceptions, mais également la collecte de métadonnées, qui prend une place importante dans les opérations COMINT.

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