22/06/2009

La gendarmerie se lance dans le data mining open source

Flickr: FenngUn programme mis au point par la gendarmerie permettra prochainement aux forces de police de regrouper les informations issues des sources ouvertes du web.

Ce programme informatique, qui avait pour nom initial Périclès, a été rebaptisé AJDRCDS (Application Judiciaire Dédie à la Révélation des Crimes et Délits en Série), vise à la collecte de données personnelles présentes sur le web et mise à disposition du public (open source), afin de les regrouper sous la forme d'un moteur de recherche, puis de les associer à d'autres données issues des fichiers judiciaires (Stic, Judex) et des fichiers de police.


Les données collectées pourront également être recoupées avec des éléments de procédures (données bancaires, interceptions de communications, etc.), afin de mettre en valeur des connexions entre individus, des répétitions d'actes délictueux ou criminels, permettant ainsi d'identifier des réseaux et des modes opératoires.

La mise en oeuvre de ce nouveau programme sera officialisée dans la loi Lopsi 2 et ne devrait viser que les crimes et délits passibles d'au moins cinq ans de prison.

Ces techniques de data mining sont déjà employées par les agences de renseignement, notamment dans la lutte contre le terrorisme, mais ont apparemment mis du temps à apparaître dans les commissariats français. Les programmes de data mining exploitent également les métadonnées que sont les caractéristiques techniques des messages ou documents échangés, les adresses de connexion, ainsi que les dates et fréquences d'envoi. Ces métadonnées constituent des informations parfois plus précieuses que les contenus échangés.

De ce fait, certains services sont parfois amenés à n'utiliser que les métadonnées, grâce à des systèmes qui n'examinent pas le contenu des messages, évitant ainsi certaines contraintes liées aux lois sur la protection de la vie privée. Le programme Stellar Wind de la NSA, qui visait à surveiller les communications de citoyens américains, se concentrait principalement sur la collecte de métadonnées et aurait ainsi recueilli de nombreuses informations de 2001 à 2004, dans le cadre d'une surveillance antiterroriste.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire