05/05/2009

Le GCHQ surveille le web britannique

La révélation d'un projet visant à centraliser les données échangées sur internet au sein d'une base de données du GCHQ, suscite la polémique au Royaume-Uni.

Le GCHQ (Government Communications Headquarters), est le service de renseignement britannique spécialisé dans les interceptions SIGINT et COMINT. Il est un membre actif du réseau de surveillance Echelon, au sein de l'alliance UKUSA.

Une annonce d'offre d'emploi, publiée par le GCHQ dans un magazine spécialisé, a révélé l'existence d'un programme de surveillance dénommé MTI (Mastering The Internet), visant à surveiller les échanges de données sur le réseau internet. Ce programme, dont l'implémentation aurait débuté en 2008, consistait à disposer des mouchards dans plusieurs installations des FAI (ISP) britanniques, afin de récupérer les données échangées sur le réseau. Les informations recueillies auraient par la suite été centralisées dans une base de données, hébergée par de nouveaux systèmes informatiques au sein du siège du GCHQ à Cheltenham, surnommé the Doughnut.

Le MTI serait un élément du programme de modernisation des interceptions (IMP) en cours au sein du GCHQ et un budget d'un milliard de livres sur trois ans aurait déjà été attribué pour son financement.

La ministre de l'Intérieur (Home Secretary) Jacqui Smith, a rapidement réagi à la révélation de ce programme, assurant que le gouvernement allait faire marche arrière. Le MTI serait remplacé par un nouveau programme, instaurant une base de données interne pour chaque FAI et opérateur téléphonique, afin de conserver certaines données pendant douze mois. La création de ces bases de données individuelles sera soutenu par une subvention d'état, qui pourrait atteindre 2 milliards de livres.

Face aux inquiétudes des défenseurs des libertés individuelles, le GCHQ a publié un communiqué de presse [PDF] dans lequel il affirme que le service ne cherche en aucun cas à surveiller toutes les communications britanniques, ni à contrôler tout internet. Cette déclaration ne fera sans doute pas disparaître tout scepticisme.
En effet, la NSA procède depuis longtemps à des interceptions de communications directement depuis plusieurs centraux internet (IXP), dans le cadre du réseau Echelon, un réseau dont le GCHQ est partie prenante.

Sources: The Register, The Sunday Times.

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