Le déploiement à grande échelle de drones est une des caractéristiques les plus médiatisées des conflits en cours. La capacité de ces matériels à effectuer des missions de reconnaissance et de combat, en alliant disponibilité, autonomie, discrétion et faible coût d'emploi, les a rapidement rendus indispensables.
De nouveaux drones sont développés pour remplir une large palette de missions, reconnaissance aérienne, appui aérien (UCAV), drones maritimes de surface ou sous-marins (UUV) pour la surveillance et la détection de mines, drones terrestres (UGV) de reconnaissance, de neutralisation EOD, d'appui du fantassin (prototypes Big Dog, BEAR) et de combat.
Bien qu'un bon nombre des tâches remplies par les drones soient entièrement téléguidées par des opérateurs humains, de plus en plus d'actions routinières sont automatisées. Les itinéraires de vol, la surveillance d'une zone, l'attente d'un ordre en hippodrome, les patrouilles, l'atterrissage ou l'appontage, sont déjà confiés aux cerveaux artificiels des robots.
Des fonctions plus sensibles, telles que la discrimination de cibles, le contact avec des civils ou la décision d'effectuer un tir, devraient à terme être gérées par des drones. L'automatisation de ces actions soulève des considérations éthiques, notamment lorsque la mission et l'environnement ne permettent pas à un opérateur de prendre le relais.
C'est l'environnement terrestre et notamment urbain qui semble susciter le plus d'interrogations. Le déploiement de froides machines à tuer, dans un milieu complexe qui échappe parfois au jugement humain, ravive les craintes d'une déshumanisation de la guerre.
À lire sur ce sujet: Ludovic Monnerat - La robotisation terrestre, défi technologique et défi humain, Ronald C. Arkin - Governing Lethal Behavior: Embedding Ethics in a Deliberative Reactive Robot Architecture [PDF], Chef de bataillon Goffettre (AdT) - Robotisation du champ de bataille, utopie ou futur proche ? [PDF].
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