30/07/2010

Munitions guidées : plus petites, plus précises, moins chères

Ces dernières années ont vu se multiplier les programmes visant à développer des munitions d’artillerie guidées de précision, alliant réduction des dégâts collatéraux et baisse relative des coûts de production.



Les opérations américaines en Irak et en Afghanistan on été le point de départ d’un certain nombre de ces programmes ou ont marqué leur renouveau. Faisant face à un ennemi irrégulier retranché dans des secteurs urbains, les forces américaines ne disposaient pas d’un arsenal spécifique pour neutraliser un ennemi retranché dans un bâtiment ou une fortification de fortune, au milieu d’un quartier d’habitation.


Les aéronefs de l’Air Force, de l’US Army et du corps des Marines ne disposaient généralement que de trois type d’armes pour traiter ces cibles: le canon de 20 ou 30mm, dont la puissance destructrice se révélait parfois insuffisante, les roquettes Hydra 70, dépourvues de système de guidage et le missile Hellfire, arme puissante conçue pour détruire des chars d’assaut.Ce constat a donné lieu à pas moins de quatre programmes militaires (APKWS, TALON, DAGR, LOGIR) visant à améliorer les roquettes Hydra 70, en les dotant d’un système de guidage laser miniaturisé sous la forme d’un module pouvant être facilement ajouté à la munition. Cette intégration par module évite ainsi le couteux développement d’un nouveau système d’arme ou des modifications plus lourdes à apporter à chaque munition en atelier.

La problématique du coût des munitions est également mise en avant, tant par les états-majors que par les industriels, dans des conflits où l’ennemi a lui même recours à des équipements peu onéreux. Cet aspect financier trouve généralement sa place dans la description commerciale de ces systèmes d’armes, le terme low-cost (bas coût) revenant régulièrement dans l’argumentaire visant à vendre des programmes dont le coût total s’élève souvent à plusieurs millions de dollars.

La réduction des coûts, matériels et humains cette fois, est également au cœur de ces nouvelles armes, dont les charges explosives se voient généralement réduites par rapport aux munitions qu’elles remplacent, leur précision accrue en optimisant l’effet. Cette tendance s’illustre notamment à travers deux programmes de munitions guidées compactes destinées à armer des drones. La bombe guidée Scorpion et le missile Griffin sont des munitions à guidage laser de petite taille, visant à remplacer les missiles Hellfire dans les situations où ce missile se révèlerait trop destructeur. Le missile Griffin présente également la particularité d’être conçu en partie à partir de composants récupérés sur des missiles Javelin et Sidewinder, afin d’en réduire le coût de construction.



La France n’échappe pas à cette tendance avec le programme DGA de “Munition guidée précise pour l’artillerie”, qui a pour objectif d’équiper des obus de 155mm d’un système de guidage de précision métrique. Le programme viserait également à doter d’un système de guidage les roquettes de 70mm de l’hélicoptère Tigre et à développer des charges explosives limitant les dégâts autour de la cible.

Ce PEA (Programme d’Études Amont) est présenté succinctement dans cette vidéo du Ministère de la Défense prise lors du salon Eurosatory.

Première publication sur AGS (alliancegeostrategique.org) le 30 juillet 2010.

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