02/06/2009

Investissements technologiques de la CIA

Les récents investissements que réalise la CIA par le biais de sa société d'investissement permettent d'entrevoir les technologies qui équiperont probablement les espions américains dans un futur proche.

Les placements de la CIA visent à développer des technologies innovantes, développées majoritairement par des entreprises américaines, dans le but d'appuyer ses opérations, de la collecte à la dissémination du renseignement. Ces investissements, relativement discrets, se font par l'intermédiaire de la firme In-Q-Tel, fondée en 1999 et qui possède des bureaux dans la ville d'Arlington (Virginie), connue pour être toute proche du siège de la CIA à Langley.

In-Q-Tel s'est fait une spécialité d'investir dans des sociétés aux technologies de pointe, dont certaines ont connu des applications lucratives, à l'instar de Keyhole, une entreprise spécialisée dans la visualisation des données géospatiales et qui fut rachetée par Google en 2004, intégrant une partie de ses innovations dans ses produits Google Earth et Google Maps.

Les premiers investissements effectués en 2009 par In-Q-Tel, permettent de deviner certains des projets technologiques de Langley.

Elemental Technologies a reçu des crédits de la CIA dans le cadre d'un partenariat stratégique. Cette entreprise est spécialisée dans les solutions software et hardware de conversion des fichiers vidéo. Elemental conçoit notamment des serveurs dédiés au traitement des données vidéos, basés sur l'exploitation de multiples processeurs graphiques et en particulier sur la technologie CUDA développée par NVIDIA. Ces technologies pourraient permettre à la CIA d'accroitre ses capacités de traitement des données vidéos, notamment dans l'analyse automatisée des données et l'extraction de renseignement à partir de fichiers vidéo. La CIA pourrait même se doter de supercalculateurs dédiés aux traitement des vidéos et basés sur une architecture multi-GPU.

In-Q-Tel a annoncé en mars un partenariat avec Arcxis Biotechnologies, une compagnie spécialisée dans le développement et la production d'appareils d'analyses ARN et ADN. Les appareils conçus par Arcxis ont pour spécificité leur rapidité d'analyse et leur facilité d'emploi, par une automatisation complète du process. La CIA bénéficiera de ces innovations dans le cadre de ses propres analyses biologiques et pourrait ainsi étendre l'utilisation de ces appareils à des personnels non-spécialistes, qui pourraient désormais mener leur propres analyses ADN grâce à ces appareils ne nécessitant qu'une courte formation.

Deux partenariats permettront à la CIA de favoriser l'automatisation du traitement des données et de l'extraction de renseignement, ainsi que l'édition automatisée de documents réunissant de multiples données (texte, audio/vidéo, image) extraites de sources multiples (mashup), un procédé devenu crucial pour les agences de renseignement qui traitent désormais des masses considérables d'informations, de nature et de formats diverses. Dans ce but, In-Q-Tel a conclu un contrat avec la société Appscio, spécialisée dans les algorithmes de data-mining vidéo et avec Geosemble, dont les technologies assurent l'extraction automatisée de données géospatiales (cartes, imagerie, bases de données), à partir de sources multiples.

On trouve également des partenariats avec des sociétés aux produits très spécifiques, comme ImageTree Corp. dont les outils software permettent l'identification individuelle d'arbres, grâce à une classification par la taille, l'aspect visuel et en distinguant automatiquement les caractéristiques propres à chaque spécimen. Les algorithmes développés par ImageTree pourraient trouver des applications dans l'analyse d'imagerie de la CIA, en ce qui concerne l'identification d'arbres ou d'autres objets.

Enfin, la réalité pourrait bien à nouveau rejoindre la fiction en matière de gadget d'espions, In-Q-Tel ayant annoncé le mois dernier un investissement dans la société Sonitus Medical, qui fabrique des prothèses auditives implantées dans la bouche et qui transmettent le son en toute discrétion par ostéophonie, à travers les dents, puis les os de la mâchoire et du crâne. La CIA pourrait donc exploiter cette technologie afin de communiquer avec ses agents grâce à des implants high-tech.

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