10/12/2008

Les Experts: Kaboul

Photo courtesy of U.S. ArmyLes forces américaines déployées en Irak et en Afghanistan font un usage de plus en plus courant des techniques de police scientifique (forensics) et du renseignement biométrique (intégré au MASINT), grâce à des prélèvements réalisés par les soldats ou par des agents fédéraux.

Chaque jour, les unités sur le terrain effectuent des prélèvements sur des suspects, sur les lieux d'attentats, lors de patrouilles ou du recrutement de personnels locaux (soldats, policiers, interprètes). Ces prélèvements incluent des prélèvements d'ADN, des relevés d'empreintes digitales, ainsi que des scans rétiniens, des empreintes vocales et des photographies d'identité. Les prélèvements liés à des enquêtes criminelles sont supervisés par le NCIS (Navy) et le CID/CIL (US Army).

Les prélèvements sont systématiquement numérisés à l'aide de différents systèmes dédiés, largement distribués aux unités.

Quick Capture Platform, développé par le FBI, est constitué d'un scanneur d'empreintes digitales, d'un ordinateur portable renforcé et d'un émetteur satellite.

• BAT (Biometric Automated Toolset), qui comprend un scanneur d'empreintes digitales, un scanneur d'iris et un appareil photo, permet également d'éditer des badges d'identification.

HIIDE (Hand-held Interagency Identity Detection Equipment), un système portatif capable de scanner des empreintes digitales, d'effectuer une reconnaissance rétinienne et de prendre des photographies.

Les prélèvements numérisés sont intégrés dans plusieurs bases de données du DoD et du FBI.

• DBIDS (Defense Biometric Identification Sytem), base de données d'informations biométriques interne au Département de la Défense, principalement employée pour l'identification des personnels et le contrôle d'accès aux installations de la Défense.

• ABIS (Automated Biometric Identification System), base de données du DoD, qui regroupe les informations biométriques recueillies sur les théâtres d'opérations.

• JFAIDD (Joint Federal Agencies Intelligence DNA Database), base de données ADN fédérale, qui recense déjà plus de 15 000 profils ADN numérisés.

• IAFIS (Integrated Automated Fingerprint Identification System), base de données d'empreintes digitales fédérale.

Le JIEDDO (Joint IED Defeat Organization), chargé de la lutte contre les IEDs, fait également usage de techniques de police scientifique, qu'ils s'agissent de prélèvements d'empreintes, de prélèvements biologiques, de l'étude des explosifs et des mécanismes. Ces analyses sont effectuées à trois niveaux, WIT (Weapons Intelligence Teams) au niveau tactique, CEXC (Combined Explosives Exploitation Cell) au niveau opérationnel et TEDAC (Terrorist Explosives Division Analytical Center) au niveau stratégique, avec la coopération du FBI.

Les données obtenues lors de l'étude d'IEDs capturés ou explosés, sont croisées et analysées (Data Mining, Pattern Analysis, etc.), afin d'identifier et de neutraliser les réseaux de fabricants d'IEDs. L'exploitation des documents physiques et numériques capturés par les unités enrichit le renseignement contre les réseaux. Ces techniques et procédures auraient été mises au point avec l'aide des Israéliens.

À terme, le renseignement américain emploiera couramment des techniques d'identification plus exotiques, telles que l'analyse de la démarche (gait analysis), le prélèvement de traces odorantes, l'identification auriculaire, la poroscopie et les empreintes des lèvres.

La France s'est dotée d'équipes de fouilles opérationnelles (EFO), rattachées au Génie, comme le rapporte Secret Défense. Toutefois, ces unités ne disposeront pas de capacités d'analyse propres.

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