13/03/2009

Une cybersécurité très recherchée

Flickr: fatbwoyLe débat américain sur la cybersécurité se poursuit pour définir ses contours et les limites des différentes juridictions.

La guerre cybernétique est un concept que les armées et services de renseignement tentent d'approcher depuis plusieurs dizaines d'années. Rattachée aux technologies de pointes et aux systèmes informatisés, la guerre cybernétique constitue toujours une nébuleuse tant dans sa doctrine que dans ses champs d'application.

Constituant aussi bien un théâtre d'affrontement entre puissances étatiques, qu'une cible pour des mouvements terroristes ou des criminels, les applications qu'offrent le cyberespace sont nombreuses. La notion de cybersécurité s'en trouve pour le moins insaisissable, s'étalant de l'espionnage industriel à la guerre électronique de théâtre.

L'enjeu de la cybersécurité est également devenu un domaine de prestige, comme le montre la concurrence qui s'installe entre forces armées et agences fédérales aux USA.

L'Air Force, avait souhaité prendre la tête de la cybersécurité aux Etats-Unis, avec la création du Cyber Command (AFCYBER) en 2007. L'US Air Force, experte en matière de guerre électronique, de renseignement électronique et d'interception des communications dans le cadre de ses opérations militaires, possède également un savoir-faire en matière de sécurisation des réseaux. Toutefois, le cadre incertain de sa mission a amené l'USAF à mettre en veille le projet de Cyber Command, qui aurait du être doté d'une force dédiée de 40 000 hommes, en le remplaçant par une force de cybersécurité au sein du Space Command.

Le gouvernement américain a tenté d'unifier les efforts des agences fédérales en matière de cybersécurité, par la création d'un bureau de la cybersécurité, le NCSC (National Cyber Security Center), au sein du DHS. Son directeur, Rod Beckström, a pris la décision de démissionner le 5 mars dernier, affirmant qu'il n'avait pas reçu l'appui nécessaire du DHS pour mener à bien sa mission de coordinateur de la cybersécurité.

Beckström a notamment critiqué la dominance de la NSA dans toutes les opérations de cybersécurité, qu'il juge néfaste. Dennis Blair, le DNI nommé par Barack Obama, avait expliqué quelques jours plus tôt que la NSA semblait la plus qualifiée pour chapeauter la cybersécurité américaine. La NSA possède en effet une réelle expertise en matière de cryptologie, d'interceptions des communications, de traitement des données et de pénétration des réseaux, ainsi que des moyens technologiques avancés.

La cybersécurité reste donc en chantier aux Etats-Unis et aucune agence ou armée ne semble posséder en l'état toutes les capacités nécessaires à sa prise en charge. La coopération interservices, bien que toujours délicate, semble pour l'instant plus viable que la création d'une agence unique.

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