24/02/2009

SPIRALE et satellites d'alerte avancée

SPIRALE - MinDef/EADSLa France a mis en orbite le 12 février deux micro-satellites SPIRALE, deux démonstrateurs d'alerte avancée contre les missiles balistiques.

Ces deux petits satellites (117kg), auront pour rôle la détection des tirs de missiles balistiques à l'aide de capteurs infrarouge. Ces démonstrateurs SPIRALE (Système Préparatoire InfraRouge pour l’ALErte), développés par Thalès Alenia, sous le contrôle d'EADS Astrium, orbiteront entre 600km et 36 000km d'altitude.

Leur mission consistera principalement à affiner les réglages du système de détection infrarouge, afin d'éviter des faux-positifs (réflexions, autres sources thermiques) lors de la mise en oeuvre du futur système opérationnel, qui devrait assurer la couverture d'une zone de 4000km de large.

Le système satellitaire d'alerte avancé, sera couplé aux technologies de traitement de l'image Sésame, présentes au sein de la station au sol. À terme, ce système de détection satellitaire, dont les contours furent dessinés par le LBSDN, sera appuyé par un radar terrestre Très Longue Portée (TLP) qui permettra la détection de tir de missiles balistiques. Ce radar, décrit comme coûteux (120 millions d'euros) et de très grandes dimensions (400m de surface d'émission), pourrait correspondre à un radar à balayage électronique (phased array), similaire au radar d'alerte avancée américain PAWS/UEWR.

La détection infrarouge, mise en oeuvre par le système SPIRALE ou le SBIRS américain, demeure le système satellitaire privilégié pour la détection des tirs de missiles balistiques. La détection ABM par un système radar satellitaire est toutefois envisagée par les Etats-Unis, dans le cadre du programme SBR (Space-Based Radar). La détection radar AMTI (Airborne Moving Target Indicator) pourrait permettre à un satellite de suivre jusqu'à neuf missiles, et ce avant qu'ils n'atteignent l'altitude nécessaire à une détection infrarouge (cloud-break), une capacité de détection pertinente dans le projet américains d'intercepteurs ABM mid-course, ce que n'envisage par la France.

La protection française face aux missiles balistiques demeure toutefois limitée, puisque ce système de détection avancée n'aura pour but que de favoriser l'alerte de la population et la mise en oeuvre d'une riposte. Les contre-mesures actives que déploie la France n'entrent en action que dans la phase d'approche du missile, en ne protégeant que des zones restreintes et non en phase intermédiaire (mid-course), comme le projet d'intercepteurs américain. Il ne s'agit donc pas véritablement d'un bouclier antimissile, la dissuasion demeurant la principale défense française contre les missiles balistiques.

Sources: Défense Ouverte, Les Échos, MinDef.

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